Tout au long de l’année scolaire 2015-2016 se tiennent les élections aux conseils centraux des universités. Les principaux syndicats d’étudiants ne cachent pas leur rivalité pour se lancer dans une bataille sans merci. Lors des élections de l’université de Saint-Etienne, le 20 octobre, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) se livrent en bataille. La Fage dénonce une fraude de la part de l’Unef. L’Unef aurait fait des inscriptions, à leur insu. Le président de la Fage, Alexandre Leroy, d’annoncer que son syndicat porte plainte pour «faux et usages de faux» envers l’Unef. Le 2 novembre, pour un scrutin à l’université Paris 5, la Fage a dénoncé l’agression physique de l’un de leurs militants par l’Unef.
Ce qu’il en est
Entre octobre 2015 et mai 2016, presque la totalité des universités rééliront leurs conseils centraux, pour réunir le conseil d’administration ou CA, le conseil scientifique ou CS et le conseil des Études et de la Vie Universitaire ou CEVU. Ces élections ont toute leur importance car les étudiants élus aux conseils centraux, ont la possibilité de se présenter au conseil national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ou CNESER. Ils auront ainsi le droit de représenter les étudiants au niveau national. Si l’Unef occupe déjà la place de leader, devant la Fage, les élections confirmeront si l’Unef cèdera la place ou non à la Fage, organisation en pleine ascension, ces dernières années. Et toutes les armes sont permises.
En venir aux mains?
Si la vice-présidente de la Fage a dénoncé sur le réseau social Twitter, une agression d’un militant de Fage, par un membre de l’Unef, Alexandre Leroy la qualifie de violences «habituelles». Cette rivalité semble accroître après la montée en puissance, de manière conséquente, de la Fage. Toujours, pour Alexandre Leroy, l’accès au CNESER se joue à 95%, sur les élections aux conseils centraux. En juin, les deux syndicats ont obtenu chacun, 5 sièges au Cneser. L’écart de voix entre l’Unef et la Fage était dérisoire, 607 voix pour Unef et 562 voix pour Fage. De quoi engendrer des animosités pareilles. Côté Unef, William Martinet, de l’Unef, s’est fixé comme objectif d’être présent, dans tous les conseils d’université, pour conforter leur position de leader et creuser l’écart envers la Fage, sur le plan national. Pour Alexandre Leroy, il ne demande rien d’autre que d’accentuer la progression de la Fage, pour en faire, tout simplement, le premier syndicat étudiant de France.